Comprendre le scope


ScopeLors d’une hospitalisation, s’il y a bien une chose qui va vous suivre, vous inquiéter, vous rassurer, vous obséder, c’est le scope !

Replaçons le contexte… Votre enfant vient de naître, il est rapidement pris en charge par le personnel soignant et est transféré dans une unité de réanimation néonatale pour que tous les soins nécessaires puissent lui être prodigués. Quand vous êtes autorisés à entrer dans le service, vous faites enfin plus ample connaissance avec votre bébé, puis soudain des bip incessants attirent votre attention. Sur un écran, des chiffres de différentes couleurs, des courbes, des valeurs maximales et minimales incompréhensibles qui déclenchent une alarme faisant venir l’infirmière (ou l’infirmier d’ailleurs).

C’est là que commence le parcours de parent médicalisé.

Parmi tout le matériel raccordé à l’enfant, le scope est de loin le plus anxiogène. C’est pourquoi il est important de comprendre ce qu’il indique, comment il fonctionne et pourquoi il est vital de s’en détacher !

La fréquence cardiaque

La fréquence cardiaque se matérialise avec une courbe reproduisant les battements du cœur et un chiffre (ici 150) indiquant le nombre de battements par minute (bpm).

Scope fréquence cardiaque

A côté de la courbe, on peut observer FC (pour Fréquence Cardiaque) et deux petits chiffres. Il s’agit des valeurs « bornes » (paramétrées par les médecins) entre lesquelles le rythme cardiaque est considéré comme normal.

Celui-ci sera considéré comme anormal en cas de bradycardie (ralentissement du rythme), de tachycardie (accélération du rythme) ou d’arythmie (rythme irrégulier). A savoir que pour un nouveau-né « normal », la fréquence cardiaque se situe aux alentours de 140 bpm.

Les mesures sont faites grâce à trois petites électrodes collées sur la cage thoracique de l’enfant.

La saturation

Grâce à un capteur enroulé autour de la main ou du pied, le scope va mesurer le pourcentage d’oxygène dans le sang qu’on appelle la saturation transcutanée (SPO² ou « sat » pour les intimes).

Celle-ci se matérialise également par une courbe, la valeur mesurée et les valeurs « bornes ».

Scope saturation

Une saturation normale se situe entre 95 et 100% mais là encore, les médecins décideront de ce qui est « normal » pour l’enfant. Dans notre cas par exemple, à cause de sa malformation cardiaque, Elise a une saturation tolérée à 80-85%.

A titre informatif, le capteur de saturation indique également le pouls et une « perf ». Cette valeur me semble peu observée par les soignants. Plus le chiffre est haut plus les valeurs mesurées sont fiables.

Le comportement de la courbe informe aussi de la fiabilité des mesures. Elle doit être sinusoïdale. Le problème, c’est que le capteur est très sensible aux mouvements de l’enfant. Dès qu’il bouge, le capteur le ressent, la courbe s’emballe, la valeur mesurée chute et l’alarme se déclenche…alors pas de panique…

La fréquence respiratoire

De la même manière, le scope va indiquer la fréquence respiratoire de l’enfant, soit le nombre d’inspiration et d’expiration par minute, matérialisée par une courbe, une valeur mesurée et les valeurs « bornes ».

scope fréquence respiratoire

Pour un nouveau-né, la fréquence respiratoire normale se situe entre 40 et 60. Puis elle se stabilise après les premières semaines de vie entre 30 et 40.

La tension artérielle

A intervalles réguliers ou manuellement par l’infirmière et à l’aide d’un brassard, le scope va pouvoir mesurer la tension artérielle, c’est-à-dire la pression du sang dans les artères.

On peut alors observer deux valeurs, séparées par un « / ».

Quand le cœur se contracte et envoie le sang dans les artères, c’est la systole. La pression alors exercée par le sang sur les parois des artères est appelée pression systolique. C’est la valeur la plus haute indiquée en premier par le scope.

Quand le cœur se relâche et se remplit, c’est la diastole. La pression sur les parois artérielles est alors plus faible, elle est appelée pression diastolique. C’est la valeur la plus basse indiquée après le « / ».

Exemple de tension : 95/55

Une troisième valeur est indiquée cette fois-ci entre parenthèse, c’est la pression artérielle moyenne (PAM). En fonction de la pathologie de l’enfant, les médecins pourront donner un cadre de tensions « normales ». Si la tension est trop basse, on parle d’hypotension et si elle est trop élevée d’hypertension.

Le scope, ami ou ennemi ?

Maintenant que vous avez apprivoisé cette étrange chose qu’est le scope, je ne peux que conseiller (d’essayer) de ne pas rester les yeux fixés dessus.

Je sais que c’est compliqué car on se rend vite compte que ces fameuses valeurs, placardées à longueur de journée sous votre nez, vous disent si votre enfant va bien ou non.

La première chose que nous regardions, en entrant dans la salle où se trouvait Elise, c’était le scope. D’un seul coup d’œil on savait si la journée s’annonçait sereine ou tendue. Mais après avoir passé des heures critiques, hypnotisée par l’écran, à prier pour que les chiffres soient les plus normaux possibles, je me dis que le plus important c’est le petit être qui se bat à l’autre bout du capteur non ?

Commentaires(2)
  1. Ho-Dang Van-Nhan 29 février 2016
    • Une sur trois mille 29 février 2016

Faites vivre ce blog, laissez un message !

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs obligatoires sont indiqués avec *